Extraits choisis de textes d'amis d'amirateurs et fragments de carnets où Alain note et répertorie, tel un anthropologue, les signes du temps.
"C'est dimanche. Un dimanche du mois de mai. Au 13 rue du Lavoir, les notes d'une sarabande s'échappent d'une guitare par la fenêtre ouverte. En passant on aperçoit la pénombre d'une entrée. C'est ici le monde du rythme. Rythme du sol carrelé, rythme des marches blanches de l'escalier, rythmes des masques, écritures, signes qui peuplent l'univers d'Alain Plouvier. Et celui de la musique aussi, sérielle parfois, surprenante et présente toujours. Aujourd'hui il y a concert, un concert qui accompagne l'exposition du moment. Dans le jardin changé en théâtre de verdure, des chaises de velours rouge attendent les spectateurs. Et là, dans l'ombre des grands arbres, le cri d'une trompette s'élèvera, mêlé aux chants des oiseaux. Des mots, des voix se feront entendre; une guitare, un violoncelle les rejoindront, ou peut-être un tombak. Et tout s'entremêlera, notes, rythmes, respirations, signes et bruissements des masques."
Martine Dubois, artiste et amie.
... Au lieu d'une vision à l'exclusion des autres , j'eusse voulu dessiner les moments qui bout à bout font la vie, donner à voir la phrase intérieure , la phrase sans mots , et , dans l'intime accompagne tout ce qui se présente du dehors comme du dedans .
Dessiner l'écoulement du temps - Henri Michaux
… depuis toujours la même image du monde : celle d'un continu (...)
il y a sans doute une peinture sans cadre et ni milieu , sans envers ni endroit, sans haut ni bas , qui n'emprunte rien au jeu de la représentation, sans le décalage entre l'idée et la forme , sans l'opposition entre le peintre et le spectateur, une peinture qui l'invite et non qui l'agresse, sans fond ni forme , une peinture « une » qui est toute matière : c'est-a-dire tout esprit…