Stéphanie Lecomte raconte son histoire qui lui permet de trouver la quiétude et la lumière dans des horizons lumineux. Son parcours artistique ressemble à une symphonie, chaque étape marquant une note distincte dans une mélodie en perpétuelle évolution.

Stéphanie Lecomte commence le violon à 6 ans, pendant que sa soeur est pianiste. A 20 ans, elle prolonge vers le violoncelle, au Conservatoire de Boulogne. Enfant, elle est aussi fascinée par le dessin, s'immergeant dans un monde où chaque coup de crayon ouvre une fenêtre sur l'imaginaire. Cet amour a progressivement fleuri en une passion qui l'a guidée vers les portes de l'École Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris. Le peintre Georges de La Tour y est pour beaucoup.

Là, en 1988, elle entre dans l'atelier de Pierre Carron, un peintre français de renom, formant ainsi un lien indéfectible avec l'art. Son talent brut commence à se polir. Sous la tutelle de ce maître, ses esquisses prennent vie, et ses compositions commencent à murmurer des histoires de lumière et de matière. Le thème des portes et des fenêtres devient alors sa signature, des portails vers d’autres réalités, des interstices entre les mondes intérieurs et extérieurs.

Reflet, 130x80, 1993

Stéphanie part à Rome en 1992, dans les traces de Nicolas Poussin, un peintre français du XVIIe siècle, représentant majeur du classicisme pictural, où elle découvre une nouvelle palette de couleurs et de formes. Les toiles de Stéphanie, désormais enrichies par l’aura antique de la Ville Éternelle, commencent à se déployer dans les galeries parisiennes et au-delà.

Profondément marquée par les intérieurs de l’école hollandaise et les ambiances douces et intimes de Vermeer, Stéphanie Lecomte s’est fait une spécialité des grandes huiles sur bois. C’est alors, presque naturellement, que son pinceau a commencé à danser sur le bois.


En 1996, un voyage en Égypte lui ouvre de nouveaux horizons. Le désert, avec son étendue infinie et sa lumière, devient une source d’inspiration inépuisable. La centaine de photos de dunes, de tentes et de cabanes rapportée de l’escapade égyptienne va sonner l’appel impérieux du désert. Les portes et fenêtres disparaissent de ses toiles, remplacées par des paysages dépouillés, où chaque grain de sable raconte l’histoire de l’éternité. Elle abandonnera quelques années plus tard la technique de la peinture sur bois, pour embrasser le grain de la toile.

« J’ai été frappée par ces espaces de silence et de sérénité. J’ai compris l’importance de l’horizon et de ce qui nous semble parfois vide. J’ai compris que ce vide n’existe pas et que l’horizon pouvait être une source d’espoir ».

Vient le Maroc, où elle expose à Fès et Marrakech pendant quatre ans. Il laisse une empreinte indélébile sur son âme. Le Maghreb dans son ensemble, avec ses lumières et ses ombres, ses souks vibrants et ses déserts silencieux. Ses œuvres capture l'essence du Sahara, cette mer de dunes qui murmure des secrets ancestraux.

De retour en France, elle intègre cette lueur désertique dans ses tableaux, quels que soient les thèmes abordés. Chaque toile devient une quête de l’essentiel, une épure où la lumière est toujours au centre, évoquant la pureté et la sérénité des vastes étendues de sable. Ses expositions s’étendent à l’international, des États-Unis au Japon, où ses œuvres trouvent écho dans des collections privées.

La philosophie minimaliste de Mies van der Rohe, "Less is more", devient son mantra. Son style minimaliste est caractérisé par des lignes épurées et une recherche de l'essentiel. À travers cet l’équilibre, elle crée une harmonie visuelle, comme une partition musicale. La sobriété de ses œuvres cache une profondeur méditative, une recherche de l’essence au-delà des apparences, dans les pas d'Edgard Hopper ou de Mark Rothko.

Rothko déclarait qu'il peignait pour s'élever aussi haut que la musique, il affirmait même qu'il la préfèrait à la peinture. Stéphanie y est très sensible. Les mélodies l’accompagnent tout le temps, en peignant, ou à travers quelques notes de violon qu'elle continue de jouer.

« De sable et d’eau salée, les espaces s’étendent nimbés de nacre, d’ocres, de bleu manganèse ou indigo. Le temps semble suspendu avalant au passage les crépuscules et les jours sans fin. Tantôt, une touche d’incarnat semble vouloir pourfendre le mirage. L’air et le vent conjugués, le sable pépite et l’eau rigole… »
Galerie Corinne Le Monnier.

Stéphanie Lecomte ne se contente pas de peindre des paysages. Elle capte des moments, des émotions fugaces, des fragments de vie sublimés par la lumière.  Sur ses toiles, une plage sur l’Atlantique, une plaine du centre de la France ou une forêt clair-obscur. En quelques traits, quelques nuances, des paysages habités par les silences et la vie. Et parfois, très lointains et minuscules, quelques êtres humains, qui parcourent l’immensité.

« Le temps, dans ces espaces infinis, peut s’arrêter ».

Chaque trait et chaque teinte sont soigneusement orchestrés.

Ses tableaux sont des poèmes visuels, des méditations sur la beauté simple et intemporelle du monde qui nous entoure.

La beauté des silences.

Elle distille une philosophie existentielle, nous rappelant que, dans la simplicité, réside souvent la plus grande des beautés.