Clothilde Lasserre explore l’identité humaine à travers des toiles vibrantes. Ses Foules vous invitent à un voyage vertigineux entre le singulier et le pluriel, le visible et l’invisible. Un regard spirituel et conceptuel, qui vous fera voir autrement la relation à l'Autre et à soi.

Clothilde Lasserre signe des toiles d’une énergie captivante.

Conjuguant instinct de la touche, audace des couleurs et sens implacable de la composition, ses Foules valsent entre figuration et abstraction. Un perpétuel va et vient entre une vie intérieure et le contact vital avec l’Autre qui se concrétise par des zooms et des prises de recul.

Clothilde Lasserre travaille sur l’identité depuis longtemps. Le paradoxe de tout individu : s’intégrer et donc ne pas se différencier tout en gardant sa propre individualité pour ne pas se perdre.


La verticalité peut nous faire hésiter :

Ce n’est pas vraiment un regard à vue d’oiseau (une vue en général diagonale ou une perspective d’un point de vue assez proche), ni à vue d’avion (plus proche de la verticale et beaucoup plus éloigné), ou à partir d’une étoile (le point de vue de Sirius qui relativise tous les effets négatifs puisque c’est l’étoile la plus proche du soleil).

On en arriverait au point de vue divin qui peut appréhender aussi l’espace sans prendre en compte le temps (sub specie aeternitatis comme disait Spinoza, mais cela peut aussi être un projet pour tout penseur humain). Ce qui permet de penser le regard de Clothilde Lasserre est ailleurs. Il y a là un regard défamiliarisé, s’éloignant du face à face, très proche de la verticale, sinon un regard vertical, mais assez peu éloigné et prenant en compte le mouvement. Ce n’est toutefois pas une vision aérienne liée à l’invention de l’aviation et aux cartes postales qui en ont résulté.

C’est ici une démarche très conceptuelle, une véritable « cosa mentale » tout comme chez Léonard. On voit bien les choses de haut, mais sans aucune manifestation de domination. Car décaler ainsi la vue, c’est bien un exercice spirituel.