Au détour de la Galerie Thoma de Starnberg, Stefan Boes intègre le travail contemporain de Lena dans la continuité de la tradition artistique : l'interprétation du paysage.
Quiconque entre dans la galerie au-dessus du lac de Starnberg découvrira une sélection d’œuvres de Lena Nikcevic. Certaines sont dans les vitrines où s'illuminent des paysages transparents et des vues sur la mer, d'autres sont de grand format. Peintures sur Plexiglas, peintes recto-verso, induisant une double interprétation du motif. L'accent est mis sur Stairway to Heaven, une trilogie picturale de Lena Nikcevic, dont la deuxième partie est exposée à Starnberg.
La galerie de Doris Welker est dédiée depuis un certain temps aux artistes du lac de Starnberg, des Alpes et de la région des Cinq Lacs. Avec un sens et une connaissance pour le particulier, elle cultive l’œuvre de peintres de Communauté d’artistes de Scholle et celle de l’École de Munich, mais aussi d'interprètes exceptionnels de la peinture de paysage alpine comme Edward Theodore Compton ou des représentants de la vue scénique de la nature et des gens comme Léo Putz.
Cependant, la Galerie Thoma met toujours l’accent sur les artistes contemporains dans leur compréhension respective du paysage. Comment poursuivre aujourd’hui, s’interroge la galerie, la mise en œuvre picturale de la nature dans toutes ses nuances et ses facettes.
Dans ce cadre, Galerie Thoma a découvert le travail de Lena Nikcevic. Originaire du Monténégro, l’artiste a quitté son pays après la guerre dans le cadre d’un échange d’étudiants et a vécu des années d’itinérance géographique et artistique, au cours desquelles beaucoup de choses ont été dues au hasard. Artistiquement, c’est différent. Ses œuvres sont créées "instinctivement, inconsciemment" , dit-elle, mais "pas par hasard". Elle veut "retrouver" le sens esthétique de la peinture dans toutes ses possibilités expressives, dans des constructions délicates et des dimensions mystiques.
Elle y parvient notamment dans des œuvres de grand format comme Stairway to Heaven, où elle dessine le motif avec des marqueurs à alcool avant de graver la surface. Le fond de l'image est en plexiglas, il est donc translucide et transparent. Ce n'est que dans le contexte du dessin préliminaire en relief que se déploie ensuite le paysage peint en filigrane, qui, dans Stairway to Heaven, joue autour de deux figures humaines dans une grande forêt. Le dos - maintenu en or- surgit à travers et donne à la vue de face une profondeur brillante, tandis que le dos indépendant a un léger éclat. Les deux côtés dévoilent des paysages presque tridimensionnels, où les figures isolées sont livrée à elle-même. Enfin de compte, chaque existence est "multiple, complexe, insaisissable", dit Lena Nikcevic.
Dans des œuvres comme Stairway to Heaven de Lena Nikcevic, la relation entre l'homme et le paysage est fondamentalement redéfinie. L'être humain s'éloigne clairement, le paysage, en revanche, est splendide et sphérique – non pas une idylle, mais un avenir. L'énoncé transfère le paysage dans toute sa beauté dans un idéal, semblable à une métamorphose qui assure une protection contre les menaces et la destruction. Avec les œuvres de Lena Nikcevic, présente une interprétation contemporaine et moderne du paysage, en s’inscrivant plus loin dans la lignée de la tradition du XIXème et XXème siècle, dans nos jours.