L'oeuvre d'Alain est éprise des cultures lointaines. Entre érotisme, ésotérisme et exotisme, il nous invite à un rapprochement avec l'ailleurs, comme une nécessité.
Alain Plouvier, aborigène de la vallée de l'Indrois, chasseur-cueilleur de la protohistoire de l'Art, pourrait avoir 10 000 ans. En amont de toutes les cultures et civilisations, bien avant le Quattrocento et le Siècle d'or. Avant Renoir et les suprématistes, l'abstraction lyrique et les conceptuels.
Pourtant, il est né avec le « marché de l'art »...
Il vit dans un village de Touraine aussi joli qu'un bouton de rose. Il a posé sa parure de plumes et son étui pénien et enfante, inlassablement, des forêts primaires de signes justes, de codes élégants, d'alphabets pour se comprendre. Et se respecter...
Toutes ses images subliminales sont millésimées. Ses recherches ethnocentrées sont, pourtant, beaucoup plus exotériques qu'il y paraît. Elles nous ramènent aux origines, aux fondements initiatiques de la vie et de l'échange. Elles parlent au Monde. Aux dogons de la falaise de Bandiagara. Aussi aux papous du Sépik et aux indiens kayapos de la vallée du Xingu.
Aux âmes restées pures de nos sociétés «dévoyées», pardon, émancipées.
À côté des installationnistes et des extravagances vulgaires et emblématiques du Marché contemporain, les œuvres d'Alain Plouvier seraient-elles les icônes d'une religion sans martyrs et sans églises? Peut-être.