Philippe Berthommier propose un dialogue par sa peinture, en cherchant le langage le plus sensible, le plus "vrai".
Faire de l’art n’est pas juste une posture ou suivre une mode. Pour Philippe, ce qui bouleverse, ce qui fait date dans l’histoire de l’art, ce qui reste dans la durée, ce sont les artistes qui ont créé un langage. Trouver ce langage relève d’une démarche qui part de l’artiste, qui transite par la toile, pour se refléter dans le regard du public. Il doit-être authentique et sincère.
Tous ceux qui ont inventé des langages n’en avaient pas le projet, ni l’intention de révolutionner l’art. “Ils faisaient ce qu’ils avaient à faire, point barre.” Philippe croit en l’expression subjective, honnête, des artistes, pour révéler une vérité qui peut toucher à l’universel. Alors, plus que de vouloir conquérir les autres, ils sont allés au bout d’eux même.
“Comme pour les artistes du groupe Cobra, ce qu’il y a de fabuleux chez Miro c’est qu’il est allé chercher du côté de l’enfance, de l’inconscient, du côté de l’art “borderline”. En combinant tous ça, il a su toucher à l’essence du surréalisme. C’est comme cela qu’il réussit à structurer son langage.”
Julia Rosenow, commissaire d’exposition au Théâtre de l’Espal, nous propose une traduction du langage sensible que Philippe explore au quotidien :
“La couleur n'est jamais déposée, mais pénètre et imprègne la matière. Des profondeurs de cette matière, survient un trait, fulgurant, honnête et spontané, parfois vif, parfois plus mesuré. Il mène notre regard avec sensibilité et finesse d'œuvre en œuvre, tel un fil d’Ariane. Cette vigueur du trait nous saisit au premier regard. Certainement, car elle puise sa force dans les sensations qui mènent l'artiste lorsqu'il travaille. Sensations « récoltées » dans ses souvenirs d'enfance, de voyages... Comme autant de moments de vie qui parsèment son œuvre et qu'il note scrupuleusement dans ses nombreux carnets.”
Julia Rosenow